voici quelques vidéos "officielles" expliquant l'intérêt de cette loi:
https://www.dailymotion.com/video/x3h5mb_valerie-pecresse-la-verite-sur-la-rhttps://www.dailymotion.com/video/x3itop_loi-lru-benoist-apparu-repond-aux-q_newshttps://www.dailymotion.com/video/x3j2ug_podcast-uni-avec-laurent-henart_politicsa/ L’université constitue le pôle majeur de l’enseignement supérieur français
2.275.000 étudiants sont inscrits dans l’enseignement supérieur français, dont 1.421.719 à l’université..
900 196 en cursus Licence (bac +3)
453 333 en cursus Master (bac + 5)
68 190 en cursus Doctorat (bac +Cool
85 universités sur l’ensemble du territoire national. L’Ile-de-France rassemble 20% de la population étudiante en France
La réforme concerne donc 63% des étudiants français
b/ Réussite et échec à l’université
37% d’une classe d’âge accède à la Licence dans l’enseignement supérieur.
La moyenne de l’OCDE est de 53%, 66% aux Etats-Unis, 70% dans les pays scandinaves.
Dans son discours de politique générale, le Premier ministre François Fillon s'est donné pour objectif de conduire 50% des jeunes vers un diplôme de l'enseignement supérieur.
Le taux d’échec en 1ère année est de 50%.
90.000 français quittent chaque année l’enseignement supérieur sans y obtenir de diplôme.
Un an après l'obtention de leur diplôme, 53% des diplômés universitaires à bac+4 recherchent toujours un emploi.
c/ Investissement de l’Etat dans les universités
La France est le seul grand pays industrialisé qui dépense plus pour un lycéen que pour un étudiant.
Dépense annuelle de l’Etat :
pour un lycéen : 10.170 euros
pour un étudiant à l’université : 6.700 euros
pour un étudiant en classe préparatoire : 13.100 euros
La dépense par étudiant en France situe notre pays en 15ème position sur 23 en Europe au sein de l’OCDE.
d/ La proportion des étudiants choisissant l’université tend à diminuer
Aujourd’hui, les filières non sélectives de l’université n’accueillent plus que 46% des bacheliers.
Depuis 2001, les effectifs des classes préparatoires augmentent fortement (+2,2% en 2005). Il en est de même pour les effectifs des écoles de commerce et de gestion (+5,4% en 2005).
Le système d’enseignement supérieur français présente de graves faiblesses à l’heure de la bataille mondiale de l’intelligence.
a/ La France n’investit pas assez dans l’enseignement supérieur.
En parts de PIB (1,4%), son budget est nettement inférieur à ceux des pays les plus innovants (2,9% pour les Etats-Unis, 2,6% pour la Corée). L’argent manque pour les enseignants et les chercheurs (les salaires dans l’université sont inférieurs d’au moins 40 à 50 % par rapport aux moyennes internationales), pour les étudiants (6.820 euros par an pour un étudiant, contre 9.750 euros pour un lycéen) et pour les campus (manque de matériel dans les laboratoires, d’ordinateurs dans les salles informatiques, de logements étudiants, de campus tout simplement…).
L’argent dépensé dans l’enseignement supérieur est non seulement insuffisant, il est aussi mal utilisé. Des filières continuent à accueillir des milliers d’étudiants alors qu’elles n’offrent quasiment aucun débouché professionnel (36.000 étudiants en licence de STAPS pour 400 places au concours de 2006 des professeurs d’éducation physique). Les flux d’entrée se maintiennent année après année car aucune régulation n’existe, que ce soit par le financement de l’Etat, l’information adressée aux étudiants et à leurs parents ou une sélection établie par les universités elles-mêmes.
b/ Les universités françaises n’évoluent pas, victimes d’une gouvernance déficiente (conseils d’administration pléthoriques et sans majorité stable, présidents au mandat non renouvelable et aux pouvoirs trop faibles) et de l’absence d’autonomie (les universités ne peuvent pas décider elles-mêmes de leur politique de formation, de leur recrutement et de leur gestion des ressources humaines, de leur stratégie financière).
Parce qu’elles ont peu de moyens et ne contrôlent ni le financement, ni la mise en oeuvre de leurs activités de recherche, les universités ont été reléguées à la marge du système français de recherche.
Le principe d’autonomie des universités est affirmé, sur le papier, depuis la loi Faure (1968) puis par la loi Savary (1984). En réalité, cette autonomie n’est que de pure façade et l’Etat maintient une tutelle pesante sur les universités.
Elles ne peuvent ainsi pas déterminer librement leur politique pédagogique (une université ne peut pas par exemple mettre sur pied une formation professionnalisante sans l’approbation du ministère), leur politique de ressources humaines (recrutement des personnels enseignant et non enseignant, rémunération), leur stratégie financière (diversification des ressources, gestion du patrimoine immobilier) et leur politique de recherche (les unités mixtes de recherche sont rattachées aux grands organismes nationaux et leur sont nettement soumises).
Il ne faut pas espérer voir émerger parmi nos universités l’égale de Cambridge ou Harvard, ou même des universités de Toronto ou d’Utrecht : toutes sont classées parmi les meilleurs établissements mondiaux parce qu’elles bénéficient d’une grande liberté d’action pour mobiliser des ressources financières importantes, attirer les meilleurs étudiants et chercheurs et mener une politique cohérente d’enseignement et de recherche au plus niveau.
Dans la compétition mondiale de l’enseignement supérieur, sans autonomie, l’excellence universitaire est impossible.
Le conseil d’administration est la principale instance de décision de l’université, mais il ne peut pas remplir son rôle correctement dans le système actuel. Sa taille est trop grande (de 30 à 60 membres selon l’établissement) et sa composition trop éclatée (avec des représentants des enseignants et des chercheurs, des étudiants, des personnels administratifs ou techniques) pour dégager une majorité stable et responsable. Les personnalités extérieures y sont rares.
Les pouvoirs du président d’université sont faibles et ne lui permettent pas de définir et de mettre en oeuvre une stratégie pour son établissement :
- son mandat est limité dans les textes (cinq ans, non renouvelable) et donc son pouvoir, dans les faits ;
- le président est désigné à la majorité absolue des voix d’une assemblée qui rassemble le conseil d’administration, le conseil scientifique et le conseil de la vie universitaire, soit dans certains cas jusqu’à 140 personnes. Il faut parfois attendre plusieurs mois et une vingtaine de tours de scrutin pour aboutir à un choix, ce qui affaiblit dès le départ la légitimité interne du nouveau président ;
- son autorité est diminuée par une multiplicité de conseils élus (conseil d’administration, conseil scientifique, conseil de la vie universitaire, conseil d’unités de formation et de recherche – UFR), qui assistent ou encadrent son action, et dans lesquels les organisations syndicales (enseignants, personnels non-enseignant, étudiants) occupent une place important
- sa marge d’action est également faible face aux différentes composantes de l’université, qui peuvent avoir leur propre stratégie (UFR, IUT rattachés, laboratoires de recherche rattachées à un grand établissement de recherche et disposant d’une certaine autonomie pour leurs ressources en personnel et leurs moyens financiers).
La sclérose actuelle du système se traduit notamment par l’incapacité de beaucoup d’universités à pouvoir définir des priorités budgétaires au service d’un projet commun (les UFR gèrent par exemple en toute autonomie leur budget). Au total, la gouvernance des universités françaises se caractérise par la faiblesse de l’autorité exécutive et l’incapacité à définir de véritables stratégies d’établissement
Depuis quelques années, les universités françaises doivent faire face à plusieurs défis :
absorber les conséquences de la démocratisation : toutes filières confondues, le nombre d’étudiants est passé de 310.000 en 1960 à 2,2 millions en 2006, soit une multiplication par sept des effectifs en quarante-cinq ans
lutter contre les inégalités sociales dans l’accès au savoir : seulement 35% des enfants d’ouvriers ont accès à l’enseignement supérieur, contre 77% pour les enfants de cadres ;
relever le défi de la concurrence internationale : dans le classement 2006 de l’université Jiao Tong de Shanghai, la première université française n’apparaît qu’à la 45ème place et, même au niveau européen, la France semble en perte de vitesse, puisque seules 12 universités françaises figurent parmi les 123 premiers établissements européen
Or, elles continuent de fonctionner sur un mode de gouvernance et de fonctionnement élaboré il y a plusieurs décennies et totalement inadéquate aux réalités de 2007. A cause d’un immobilisme forcené, le système actuel ne fonctionne plus.
Le classement 2006 de l’université Jiao Tong de Shanghai ne place la première université française (Paris VI) qu’à la 45ème place. Cette déconsidération des universités françaises au niveau mondial est directement responsable du départ à l’étranger de nos meilleurs enseignants et chercheurs : 8.000 personnes nées en France et disposant d’un diplôme de doctorat résident aujourd’hui aux Etats-Unis.
De plus, le système d’enseignement supérieur actuel aboutit à un immense gâchis des jeunes.
Chaque année, 90.000 jeunes quittent l’enseignement supérieur sans y avoir obtenu un diplôme (taux d’échec de 50% en DEUG), victimes d’une orientation défectueuse.
Même les étudiants diplômés connaissent le chômage, la précarité et le déclassement durant plusieurs années : un an après l’obtention de leur diplôme, la moitié des jeunes à bac +4 et plus recherchent toujours un emploi.
Les étudiants français sont les premiers affectés par cette situation. Car l’absence d’autonomie, c’est aussi le manque de campus universitaires dignes de ce nom, l’impossibilité d’offrir aux étudiants les filières avec les meilleurs débouchés, l’incapacité à leur attribuer un logement ou des aides financières suffisantes et bien ciblées.
L’objectif annoncé est clair : « Conduire 50 % de notre jeunesse vers un diplôme de l’enseignement supérieur, et faire de nos universités des pôles d’excellence ». Le Premier Ministre, François Fillon, n’hésite pas : « La réforme de l’université est la plus importante de la législature ».
Quels sont les principaux points de la réforme et les engagements du gouvernement ?
1. Un financement public augmenté massivement.
Le financement public des universités sera augmenté de 40% (par un investissement supplémentaire de 5 milliards d’euros d’ici 2012).
Les universités, qui auront choisi le statut d’autonomie réelle, pourront diversifier leur financement (développement du mécénat et de la formation continue, contrats avec les entreprises pour financer des travaux de recherche et des chaires d’enseignement, réduction d’ISF si dons à des universités…).
2. Une nouvelle gouvernance des universités
Le conseil d’administration, dont la taille est divisée par deux, comprendra 20 à 30 membres, dont 7 à 8 personnalités extérieures ; son autorité sur le recrutement des personnels est renforcée.
Le président de l’université voit lui aussi ses compétences élargies. Porteur du projet de l’établissement, il dispose notamment d’un droit de regard sur toutes les affectations prononcées dans l’établissement. Enfin, tous les grands secteurs de formation seront représentés au conseil scientifique et au conseil des études et de la vie universitaire.
3. Autonomie des universités
Toutes les universités disposeront, dans un délai de cinq ans, d’un bloc de compétences élargies en matière budgétaire et de gestion des ressources humaines.
Elles pourront encore moduler les obligations de service, ou gérer les primes à leur niveau.
Une nouvelle procédure de recrutement des enseignants, plus rapide, sera mise en place.
Par ailleurs, la pleine propriété de leur patrimoine immobilier sera transférée aux universités qui en font la demande. Les universités pourront aussi créer des fondations - leur dotation sera facilitée par les dispositifs fiscaux mis en œuvre pour les particuliers et les entreprises.
4. Rôle de l’Etat
Contrat pluriannuel, contrôle de légalité renforcé, suivi de l’application de la loi... le rôle de l’Etat est redéfini. Le caractère national des diplômes et la fixation des droits d’inscription par arrêté du ministre sont maintenus. Le budget 2008, en donnant la priorité à la recherche et à l’enseignement supérieur, facilitera la mise en œuvre de la loi.